Si on supprimait les châtiments, plus personne ne serait en sécurité. 22 |
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Écrit par Stéphane
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15-03-2010 |
« Le développement de la criminologie aux 19e et 20e siècle aura des conséquences majeures sur l'évolution du droit de punir. Le crime et le criminel sont devenus objets de science. Le juridique perd du terrain. L'ordre des préoccupations se déplace. On s'intéresse moins à l'infraction comme phénomène juridique qu'à la personnalité de son auteur, moins à l'acte qu'à la manière. Un spectre hante la justice criminelle. Le spectre de l'état dangereux, lequel est commun aux fous et aux délinquants. La réaction sociale au crime va s'ordonner autour de cette notion vague de dangerosité. Il s'agit de protéger la société contre les catégories d'individu qui, à raison de leurs agissements, de leur état mental, de leurs conditions matérielles d'existence, représentent un danger virtuel. La doctrine de la défense sociale et l'idéologie sécuritaire qui en est le corollaire, dominent le droit pénal. Or la logique de cette doctrine de l'efficacité s'oppose aux règles du droit pénal classique ; elle conduit, en effet, à sanctionner pénalement des individus, non seulement pour des infractions dûment établies, mais encore pour le mal qu'ils pourraient possiblement commettre. Certaines catégories sociales, créditées d'un taux élevé de dangerosité, seront soumises à une surveillance toute spéciale. » (Foulek Ringelheim, « Le souci de ne pas punir », in Punir, mon beau souci, revue de l'Université de Bruxelles, 1984.)
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