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Si on supprimait les châtiments, plus personne ne serait en sécurité. 20 Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane   
15-03-2010
Dans les années 70, le mouvement antipsychiatrique, s'appuyant sur les travaux de Lang, Cooper, Guattari... a voulu les asiles suivant l'exemple de l'Italie.

C'est vingt ans plus tard, mais pour des raisons économiques, que les hôpitaux psychiatriques ont été ouverts en France.

Mais, bien entendu, les malades mentaux ont été jetés à la rue sans alternative. Les plus légèrement atteints peuvent passer quelques jours en unités de soins lors des crises puis être suivis en ambulatoire, c'est-à-dire qu'ils passent une fois par semaine ou par mois pour une piqûre de neuroleptique-retard. Les autres, qu'ils deviennent SDF (Cf. Les Naufragés, Patrick Declerck, Plon, Collection Terre Humaine) ou parviennent à rester dans leur famille, sont livrés à la violence qui les tue.L'exemple italien aurait dû servir : quand les hôpitaux psychiatriques ont été fermés, des maisons d'accueil (dont les malades avaient la clef) ont été ouvertes. Une infirmière ou un infirmier était sur place pour six ou sept malades. Tout cela coûtait moins que les hôpitaux mais coûtait quand même la location des logements et le salaire du personnel pourtant bien réduit. La modernité et le capitalisme aidant, ces petites maisons ont été supprimées. A la rue les déments et le personnel infirmier ! C'est alors que se produisirent parfois des « actes insensés » : incendies, meurtres, atteintes aux moeurs, suicides publics, etc.

Et c'est à ce moment-là, alors que les antipsychiatres d'Italie attiraient l'attention des médias sur cette histoire de fous consistant à ne plus s'occuper du tout des malades, c'est alors que de vaillants psychiatres français ont lutté pour fermer les hôpitaux. Comme ils n'étaient pas aussi naïfs qu'on pourrait le croire, et qu'ils connaissaient très bien les suites dramatiques des petites maisons d'accueil, ils ont bâti un discours féroce sur le thème « même un fou est digne de passer en jugement. Il doit répondre de ses actes devant la Loi. » En reprenant ce vieux discours hégélien, ils satisfaisaient les gogos mais surtout se déchargeaient des « cas lourds » qu'auraient désormais à gérer l'administration pénitentiaire.

L'Etat français a choisi l'insécurité maximale. Il faut remercier les déments d'être si rarement fous furieux.

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Dernière mise à jour : ( 15-03-2010 )
 
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