Si les coupables ne sont pas punis, la victime est pénalisée. 14 |
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Écrit par Stéphane
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14-02-2011 |
« Dans l’histoire des sensibilités collectives, ce sont probablement les témoignages sur la Shoah qui ont servi de catalyseur à la reconnaissance de la victime. Ils nous ont préparés à entendre la parole de toutes les victimes, à en comprendre le sens, à penser des perspectives de réparation. A leur suite, on a assisté au dévoilement progressif de leur visage, à une solidarité d’aide et d’accompagnement : depuis lors, elles sont à la recherche d’une reconnaissance qui ne soit ni ignorée, ni récupérée. Mais autour de cette victime de chair et d’os, la figure de la victime est aussi une ressource politique. Derrière la victime incarnée peuvent toujours surgir la victime invoquée et l’idéologie victimaire. Le cercle de la plainte s’élargit à l’infini. Les messagers bruyants de la victime invoquée, nouvelle forme du martyre, étouffent la voix de la victime singulière. Tout un discours populiste se construit sur les humiliations perpétuellement subies par un peuple de victimes. » (Denis Salas, La volonté de punir, Hachette-Littérature, 2005, p. 65)
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Dernière mise à jour : ( 14-02-2011 )
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